Expédition à Nantes
C'est hier mercredi que 16 d'entre nous ont grimpé dans les véhicules de location pour nous en aller à Nantes. Christiane, malade, a dû renoncer à son voyage. Espérons que tous les Covidiens et toutes les Covidiennes aillent mieux. C'est surtout cela qui importe.
Pour la remplacer, nous avons invité Colette B. une dentellière aux fuseaux que le patchwork intéressait. Elle est revenue ravie de son périple. Nous aussi !
Invités d'honneur, les Pays-Bas exposaient nombre d'ouvrages de très grandes tailles, pièces anciennes qui, assez souvent, commencent à exposer quelques trous d'usure. Moi qui ai besoin d'un dessus de lit, je me serais bien servie mais je pense que ça se serait vu !! Je ne vais pas décrire toutes les pièces magnifiques que nous avons vues. Le mieux est que je mette ici les photos en sachant que toutes les photos vont être mises dans un album dédié à retrouver dans la colonne de droite. Au fait, pour voir cette colonne, avez-vous mis votre smartphone en réception "façon PC" ?
Ci-après, une sélection des photos afin de ne pas en mettre 200 ! Tout d'abord un travail de patience dont il faut que je parle. Vous connaissez la broderie Kantha ? C'est une broderie dite lente (slow stitching) de points avant (un peu comme le Sashiko) qui permet de reposer son esprit, de se recentrer sur soi-même, de méditer voire de prier pour ceux qui croient en quelque chose ou quelqu'un. Dans le travail présenté ci-dessous, il s'agit de carré brodés ainsi. L'artiste a commencé par faire un carré par jour qu'elle a assemblés en semaine puis les semaines se sont ajoutées les unes aux autres et un panneau de 52 semaines a vu le jour. Ailleurs, ce sont des carrés de couleurs qui indiquent les saisons. Il y a une foule de thèmes à explorer avec ces carrés.... Une idée plutôt sympathique pour un groupe, non ? Il faudrait commencer maintenant, peut-être, et présenter un "travail en cours" lors de notre expo ?
Chaque carré est muni d'un bouton central autour duquel on brode en rond. Une sorte de mandala avec fil uni ou variable, sur tissu uni ou diversement coloré.... Tous les assemblages sont permis sur ces carrés de 10 cm par 10 cm à monter sur support textile au final à l'aide d'un point bourdon posé à la machine. Ici, le point de bourdon déborde jusqu'en lisière de tissu.
Continuons notre visite des salons d'exposition où ont été accrochés des patchworks traditionnels le plus souvent. J'ai choisi de présenter sur un montage la photo de la pièce entière ainsi qu'un ou plusieurs détails pris en gros plan afin de comprendre la technique employée.
Souvent, pour témoigner de la petitesse de l'oeuvre, j'y mets la main afin de servir de témoin. En effet, certaines pièces sont des miniatures et quelques-unes vont même dans l'infiniment petit au point que l'on peut se demander comment la quilteuse a pu tenir les pièces découpées !! C'est incroyable !!
Je tiens à montrer quelques pièces contemporaines pour que l'on ne suppose pas que les divers pays exposants n'ont travaillé que le traditionnel, le classique.
Bien sûr, dans l'album on retrouvera les pièces entières dont les détails sont montrés ici. Mais que faire d'autre qu'admirer le petitesse des feuilles de ces arbres et la propreté des pointes de ces compas de marinier ?
Bien évidemment, on trouve aussi quelques pièces d'art textile pur. Celui qui consiste à mettre du tissu déchiré, brûlé, roulé qui, de loin, donne l'illusion parfaite de ce que l'on veut représenter et qui, de près, dénonce une méthode très éloignée des techniques du patchwork traditionnel.
Les Coréens sont venus avec des broderie de Schwalm impressionnantes. La 3D est superbe et les reliefs donnent envie de toucher.
Et puis, comme par hasard, on croise des............ poissons !!!! Ils étaient là qui nous attendaient comme pour nous dire : "mais toi aussi tu peux le faire. Vois, ici on a fait les poissons dans des couleurs différentes et dans trois tailles différentes. Cela n'ouvre-t-il pas des perspectives ? Et si ton groupe se faisait un petit patch à poissons ? Même motif, mêmes mouvements mais dimensions différentes, fond différent, couleurs différentes".... Et si on disait oui ?
A moins que l'on transforme ce rideau de feuilles d'eucalyptus en un rideau à poissons suspendus ? Les poissons pourraient être très petits dans le bas et de pus en plus imposants au fur et à mesure que l'on remonte vers le haut ? Une bonne idée, non ?
Le principe est simple : des formes découpées et bordées d'une piqûre machine avec, en leur milieu, une couture qui prend la première pièce, en fait suivre une seconde, attache une troisième etc.... Le principe est tout simple, le montage aussi !
Qui dit eucalyptus pense Australie, n'est-ce pas.... Alors on trouve le travail brodé sublime de Dijanne Cevaal.... Mais si vous connaissez : c'est Dijanne qui a créé ces patchs nomades brodés main que nous avons réalisés pour notre dernière exposition.... Elle teint ses tissus avec la teinture Procion, les tamponnent de motifs souvent aborigènes puis les brode, soit à la main, soit en piqué libre machine. Quel talent !!
Mais il y avait aussi ces petits tableaux, encadrés de petites "caisses américaines", composés très simplement de pièces de tissus superposées et décorés d'une simple petite broderie faite au point Khanta.
Ce n'est plus le travail de Dijanne mais c'est encore une fois une source d'inspiration. Bien sûr il faut aimer la broderie main à points avant et il est vrai que nous sommes davantage orientées vers la broderie traditionnelle actuellement. SégoLaine Schweitzer consacre son inspiration et son temps à travailler sur des lainages récupérés. Ce peut être un pull devenu trop petit ou qui a feutré, ce peut être un lainage plus sec dont le motif Prince de Galles se marie divinement avec tel autre tissu ....
Sans être aucunement en quête d'idées de choses à faire (on a largement assez de projets), voilà que l'on quitte les zones d'exposition.Bien sûr, le temps est à présent destiné aux boutiques sauf qu'il est déjà tard. Très tard. On doit encore récupérer une commande préparée chez Emma mais avant, on "tombe" sur une idée : tricoter un petit carré de 5 cm x 5 cm ou un carré plus grand de 10 cm x 10 cm.
L'imposition est simple : pas de côtes, pas de jersey en matière de points de tricot. Et avoir un "correspondant" qui puisse collecter les carrés de laine avant qu'ils soient expédiés ou récupérés. Simple, non ? Tous les fils sont permis : coton, laine, synthétique.... et les carrés, une fois récupérés, deviennent tableaux. La Femme à l'ombrelle, le pont Japonais du jardin de Giverny ont été réalisés. Le thème actuel est l'impressionnisme : il y a de quoi faire !!! Voici le détail des points à respecter.... De quoi passer quelques heures dans la bonne humeur, non ?
Il est minuit. Je choisis d'aller au lit et de remettre à un jour prochain la création de l'album de photos qui sera à retrouver ici bientôt. Nantes ne nous a pas déçues : bien que nous n'ayons pas eu de temps pour voir les boutiques ni de finir les expositions de défis notamment, nous sommes revenues avec un livre de Reiko Kato, un carré de Dijanne Cevaal à broder, quelques tissus Japonais, un kit pour faire un petit port Breton et des fournitures pour le club qui seront revendues selon les besoins. Et voilà !!!!!!! Suite à un prochain numéro !!